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J33. Santiago de Compostela

Journée visite de Saint Jacques. Je retourne dans le quartier de la cathédrale dès 08h30 du matin. Il y a très peu de personnes. Discussion avec un pèlerin « fauché » à qui je donne un peu d’argent. Le coeur de la ville est agréable à découvrir. Rues pavées avec des passages couverts ; baies vitrées à encorbellement ; sculptures …

Visite du parque Alameda avec sa promenade dédiée aux écrivains Galiciens.

Statue de Federico Garcia Lorca dans le parc de l’Alameda.
Jardin à la française dans le parc de l’Alameda.

Je passe par le Parque San Domingos de Bonaval et traverse des jardins ouvriers pour rejoindre le Parque do monte da Almáciga qui m’offre une superbe vue sur les tours de la cathédrale.

Santiago – jardins ouvriers et vue sur la cathédrale.

Dans le jardin du parque do monte da Almáciga il y a un cimetière désaffecté qui date de mille huit cent quarante sept avec des caveaux en étages. C’est devenu un lieu de promenade.

Je redescends vers la périphérie de la ville, à environ deux kilomètres du centre, pour aller manger du poulpe et des pimientos grillés dans une pulperia que j’ai repéré en arrivant sur Santiago. Je ne serai pas déçu.

Café-Bar et Pulperîa

Le soir, je retrouve Chantal avec laquelle je vais boire un bon verre de vin de Galice dans un des nombreux bars du centre historique. Fin de ma pérégrination 2021.

Ce fut un chemin de joie, de bonheur, d’entraide, de partage, de discussions et de confiance mutuelle à travers nos rencontres pélerines. Je remercie du fond du cœur toutes celles et tous ceux qui m’ont permis de réaliser ce cheminement.

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J32. Santa Irene – Santiago de Compostela

Départ à 08h00. Bruine, puis pluie pendant près de quarante cinq minutes. Le reste de la journée sera nuageux sans pluie. C’est parfait pour marcher car il fait doux. Je flâne, je traîne, je n’ai que vingt trois kilomètres à faire pour arriver à Santiago. Malgré cela la fin de l’étape et de mon pèlerinage approche à grands pas.

Quelques kilomètres avant Santiago.
Las estrellas del camino – Santiago de Compostela

En arrivant sur Santiago je vois une nouvelle fresque murale « Las estrellas de Galicia » avec un panneau explicatif. À découvrir en cliquant sur le lien Maruja Varela.

Las estrellas del camino – Maruja Varela
Sculpture de Francisco Porto

Santiago, la cathédrale bien sûr et son environnement spirituellement touristico religieux. Cathédrale impressionnante. Cette sculpture, hommage au, à la, pèlerin.e, plus ou moins désorienté.e par la frénésie de ce lieu après plusieurs jours, semaines, mois, de marche parfois accompagnée, souvent solitaire.

Je voulais faire ce pèlerinage pour en faire don à mes parents, tous deux décédés, qui étaient catholiques pratiquants. J’en fait don à mes parents ainsi qu’à tous ceux qui ne sont plus et avec lesquels j’ai toujours connu une affection réciproque, ma tante Suzanne, mon oncle André, ma cousine Christiane, Melinda, Gilles. Je n’ai pas connu, ni cherché de révélation mystique ou spirituelle lors de ce cheminement. J’ai souvent eu le sentiment que mes réflexions, mes pensées tournaient en rond. J’ai trouvé dans ce cheminement avec les autres une véritable communauté bienveillante, d’entraide, d’écoute et de parole libre, de confiance complète et réciproque … l’humanité parée de ses plus simples atours. Le vrai bonheur.

Mon père avait affiché dans son bureau cette maxime de Lord Baden Powell « sauras tu donner un peu de ce que tu as reçu ». Je pense que je vais essayer de me tenir à cette ligne de conduite.

Pour finir sur une note poétique, la marche est un vrai long fleuve tranquille. Parfois un peu douloureuse ou mordante. Au final, ça dégraisse tout de même bien et le corps, et l’esprit.

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J31. Melide – Santa Irene

Départ à 08h00. Bruine qui ne durera pas une demi-heure. Le temps sera couvert, parfois dégagé, toujours très doux. Les journées se suivent et se ressemblent. Cheminement sur un parcours parfaitement entretenu par la région de Galice, qui grimpe et qui descend entre divers vallons, qui serpente entre bois, champs, bosquets et villages.

Chemin de Compostelle en Galice.

Parmi les bois, des îlots d’eucalyptus et des espaces découverts plantés de jeunes eucalyptus. Arbre importé au XIX ème siècle et qui servait à alimenter en bois les mines de charbon. Arbre polémique à l’heure actuelle.

Eucalyptus en Galice

Sur le chemin l’albergue taverna Vella offre à la lecture toute une série de considération s religieuses dont cette généalogie de Jésus.

Généalogie de Jésus.

À l’entrée de la ville de la ville d’Arzua, on peut voir cette fresque murale sur le thème las Estrellas de Galicia, toujours du même artiste. Il s’agit d’une publicité pour la bière Estrella Galicia qui joue habilement avec les talents présents sur ou autour du camino.

Pub pour la bière Estrella Galicia.

Quand le bâti utilitaire devient bâti ornemental et, je le verrai plus loin, symbole de région on le retrouve avec des variantes et des destinations premières transformées.

Séchoir à maïs ornemental.
Séchoir à maïs hangar.
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J30. Gonzar – Melide

Départ à 08h00. Temps pluvieux. Il fait très sombre. Contrairement à beaucoup de villages, Gonzar n’éclaire pas ses rues la nuit. Je me dirige donc avec ma petite lampe frontale, qui n’est franchement pas très puissante, et mon application « Camino de Compostela ».

Pèlerin et Pèlerine indique la direction de Santiago.

Une étape tout en douceur et tranquillité. Le chemin est parfaitement tracé en Galice. L’épisode chiens agressifs, bêtes enfermées … semble n’être qu’une parenthèse. On revoit des vaches dans les champs, des poules et des coqs en liberté, des chiens non attachés qui vous regardent passer d’un œil à peine curieux et qui n’hésitent même pas à ne pas aboyer. Le paysage, même sous un ciel très nuageux est vraiment beau. Il me fait penser au Limousin.

Dans le jardin de l’albergue « A paso de formiga »

Je fais un petit bout de chemin avec Bernadette et Honoré que j’ai rencontré la veille à l’auberge de Gonzar. Ils sont sur le chemin depuis soixante quatorze jours. Ils sont partis d’ Annecy. Respectivement soixante cinq et soixante treize ans, ils ont fait plusieurs fois du bivouac après avoir récupéré une tente abandonnée dans un gîte. Honoré à un petit côté libertaire assez sympathique. Je les ai retrouvé après une halte « Meson » pour manger du pulpo. Je ne pouvais pas manquer cette occasion. Eux s’arrêteront un peu plus tard et je continuerai ma pérégrination seul jusqu’à Melide.

Devant une albergue de peregrinos. Bourdon, coquille, croix de Saint Jacques, bible ou évangile, bourse. C’est un pèlerin riche et lettré.

Le ciel est très nuageux, cependant il ne pleuvra pas de la journée. Ça n’est qu’en début de soirée, après mon installation à l’albergue Arraigos, que la pluie se remettra à tomber.

En arrivant à Melide. Une oeuvre du même artiste qui a fait la peinture murale à Gonzar. Valorisation des apiculteurs et de l’apiculture.
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J29. Sarriá – Gonzar

Départ à 08h05. Le temps est encore clair. De la pluie est annoncée, mais ce sera plutôt en soirée.

Je profite des rayons de soleil. Je réalise les dix premiers kilomètres après Sarriá au milieu d’un paysage identique à celui de l’étape précédente. Je discute une dizaine de minutes avec une vieille dame qui a un cheval en gardiennage dans un champ. Je lui demande si je peux donner une pomme au cheval. Claro qué si. Elle me montre comment faire. On est jamais trop prudent avec les enfants. Elle me dit que je peux aussi lui donner des glands et des châtaignes. Allons-y ce sera son dessert.

Aux environs de Belante, entre 8 et 9 kilomètres après Sarriá, l’environnement change. Les maisons et les fermes sont plus fermées. Les chiens sont attachés et plus agressifs. Ils aboient plutôt méchamment. Les gens semblent plus indifférents à l’égard des pèlerins. Je demande à un couple qui est dans une cour de ferme ce que sont les constructions présentées ci-dessous. La dame me répond sans plus d’explication que ce sont des séchoirs à maïs. Un peu plus loin, je croise une fermière qui s’apprête à mettre des vaches au champ. Je lui dit que ses vaches sont belles. Elle me répond « Si y muy preciosa ». Je me rends compte qu’il y a ici deux mondes qui fonctionne en parallèle sans s’inter-connecter.

Secador para el maiz
Secador para el maiz

Arrivée au centième kilomètre avant Santiago, cela mérite une photo. Elle sera prise par Dany, un sud coréen avec lequel je fait un bout de chemin d’une demi heure. D’une manière générale, je ferai ma première partie de cheminement avec des Sud-Coréens qui font ce pèlerinage en voyage organisé. Toutes leurs étapes sont planifiées, ils ont un véhicule assistance technique et ravitaillement et une organisatrice qui veille au bien être de chacun.e. Arriver à L’axe, je ne les verrai plus. Ils ont terminé leur étape du jour.

100 kilomètres avant Santiago.

Passé Portomarin je ne verrai plus de pèlerins. La grande majorité s’est arrêtée dans cette ville. Je continue ma pérégrination seul. Le temps est couvert avec du vent, mais il ne pleut pas. Le paysage maintenant est un mélange des grandes plaines agricoles de Castille et Léon, et des prés bocagers de Galice vus les jours précédents. Les fermes avec vaches dans les prés, chiens et poules en liberté ont cédé la place à des élevages industriels de volailles et vaches en stabulation.

Ferme à Gonzar. Un autre paysage de la Galice

Je passe devant cette friche industrielle qui est à quelques kilomètres avant Gonzar. Il s’agissait d’une fabrique de briques. Le grand tag sur le mur montre une certaine appropriation commerciale du lieu par un artiste.

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J28. O Cebreiro – Sarriá

Départ à 07h15. Pleine nuit. Temps clair. La première partie de l’étape est sur route. Pour la première fois j’entends dire qu’il y a des loups dans la montagne proche et que ça peut être dangereux. Les vieux mythes ont la vie dure. Pour ce départ, je fais équipe avec Tim, un Néerlandais, car les voitures présentent un danger mille fois plus important.

Ce sera sur près de trente cinq kilomètres une promenade bucolique à travers la campagne et les villages. Des champs bordés de haies ; des vaches dans les prés, parfois quelques moutons ; des poules et des coqs sur les bords du chemin et dans les fossés ; des villages traversés qui offrent des odeurs de ferme qu’on ne trouve plus ailleurs et des maisons en pierre, aux toits d’aloze souvent préservés. Du bonheur pour jus.

Champs de Galice.
Vaches au pré en Galice
Châtaignier probablement millénaire.

Je m’arrête quelques minutes à Pintin, un espacio de descanso offert par quelqu’un que je ne verrai pas. On peut y boire, s’asseoir et discuter avec les gens qui sont là, visiter le lieu ou faire une sieste. Tout est offert à Donativo. Je m’arrête et discute qu’elle minutes avec Steven, un gallois qui s’est aussi arrêté.

Terra de l’Iz – espacio de descanso offert sur le chemin.

Sur ce parcours, je ne lie que des contacts éphémères avec les pèlerin.e.s que je croise. Les lieux sont tellement calmes, beaux, sereins que chacun.e semble avoir envie de profiter de chaque instant.

Sarriá – Vue sur l’église Santa Marina

J’arrive vers 17h30 à Sarriá où je m’installe dans une albergue privée après avoir appris que l’albergue monasterio La Magdelana est fermée. J’y serai le seul pèlerin de la soirée.

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J27. Villafranca del Bierzo – O Cebreiro

Départ à 07h45.

Villafranca del bierzo au petit matin.

Le temps est clair. Je décide de prendre le chemin qui passe par la montagne car je ne veux plus longer des routes à fort traffic. Je commence donc par 5 kilomètres de dénivelé jusqu’à 800 mètres. Un peu raide comme échauffement, mais ça fonctionne. Le chemin jusqu’à Trabadelo est magnifique, paysage grandiose, châtaigneraies, plantes et arbres variés. Les castanéiculteurs sont en pleine récolte qui d’ailleurs ne sera pas bonne me dit l’un d’entre eux car les châtaignes sont malades.

Chataigneraie au dessus de Trabadelo

À partir de Trabadelo, je retrouve la vallée. Le chemin suit une petite route avec très peu de traffic. Je retrouve Pierre de Bruges et fais la connaissance de Patrick. Abîmé par la vie. Il est sur le chemin depuis quatre mois et s’arrêtera à O Cebreiro. Cela m’étonne. En fait, il doit partir en mission humanitaire en Équateur et ne veut pas terminer son pèlerinage à la va vite. Il me parle d’Yves Semetey, un écrivain du chemin de Saint-Jacques que je ne connais pas. Nous nous quittons au village de La Portela où il fait étape avec ses amis. Je continue seul. Ce sera une longue montée en solitaire, à travers la montagne, jusqu’à mille trois cent mètres, vers le village de La Faba, puis O Cebreiro. Je passe en Galice après le village de La Faba.

J’arrive à O Cebreiro vers dix sept heures. Joli village avec des maisons dont l’architecture est différente de ce que j’ai pu voir en Castille et Léon. Maisons en arrondi et toit de chaume.

Je m’installe à l’auberge municipale où, particularité gallicienne, on me demande mon certificat de vaccination.

Architecture de Galice
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J26. Ponferrada – Villafranca del Bierzo

Départ à 07h45.  Il fait nuit. Je commence la journée par un café normal dans le bar qui est en face de l’auberge. Je démarre et rejoins quasi immédiatement Pedro, le jeune Brésilien avec lequel j’ai partagé un dortoir dans l’auberge, et Federico, un Argentin que Pedro a connu sur le chemin. Nous ferons environ treize kilomètres ensemble en discutant de sujets autour du thème du camino : les motivations ; le coût des hébergements et de la nourriture ; les gens rencontrés ; les à prioris et les préjugés … En anglais, en espagnol et en français.

Federico est entrepreneur à Buenos Aires. Son entreprise est familiale et emploie neuf personnes. Elle fabrique des plats cuisinés commercialisés sous le vide. Son marché est nationale.

Pedro est un jeune auteur, compositeur, interprète de sa propre musique sous le nom de Pedro Pascual. On peut écouter sur Youtube ou Spotify plusieurs de ses titres comme Mapa Astral par exemple. Je lui parle du groupe colombien Puerto Candelaria et du morceau « Amor y Deudas » chanté avec Catalina Garcia, chanteuse du groupe Monsieur Périnée, également colombien. Ce qui est surprenant, c’est qu’il connaît personnellement cette chanteuse avec laquelle il est ami. Au delà de cette annecdote, je vous laisse découvrir tout ce monde qui vaut largement le détour. Après Santiago et peut-être Finistère, Pedro va aller à Barcelone récupérer du matériel de musique, puis probablement à Londres chez un ami avant de prendre un avion à Lisbonne pour Mexico où il patientera quinze jours pour pouvoir rejoindre sa petite amie aux Etats Unis …

Je les quitte au treizième kilomètres pour avancer un peu plus vite et adapter ma marche à mon pas. J’arrive à Cacabelos qui présente deux caractéristiques : c’est une des villes du vin d’Europe, ici l’économie tourne autour de la vigne ; l’architecture des maisons est différente, beaucoup de maisons, anciennes ou nouvelles, sont à encorbellement.

En entrant dans Cacabelos
En sortant de Cacabelos – ancien pressoir à raisin
En sortant de Cacabelos – ancien pressoir à raisin

En sortant de Cacabelos je croiserai Françoise, son mari Christian ouvre la marche devant. Ils tiennent un gîte jacquaire à Montréal dans le Gers et font depuis six ans des tronçons du chemin de Saint-Jacques après l’avoir réalisé une première fois en entier.

Je terminerai mon étape avec Pierre, Expert comptable et assureur à Bruges, qui se dit qu’il a vraiment fait beaucoup de chemin depuis Bruges. Nous parlons de choses et d’autres et de nos rencontres respectives. Puis, nous nous quittons pour aller dans nos albergues respectives.

À huit heures du soir je vois apparaître dans l’auberge l’homme qui chemine en sandales et qui a quatre chiens. Il s’appelle Benjamin et vient de Paris. Il me demande si les chiens sont acceptés dans l’auberge. J’appelle l’hostelero pour lui poser la question. No ! Ça n’est pas grave, il va planter sa tente dans un coin. Il sent énormément d’ondes positives dans ce village. Je lui donne spontanément cinq euros pour lui et pour ses chiens. Je sais que l’italien, à peine croisé, qui est à l’auberge, lui a donné de l’argent ainsi que Pierre de Bruges et plein d’autres gens. On ressent plein de bienveillance et de douceur pour ce cheminement atypique.

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J25. Rabanal del Camino – Ponferrada

Départ à 08h00. Le temps est clair. En abordant un chemin qui va grimper au flanc de la montagne, je laisse définitivement la meseta derrière moi. Très rapidement je suis dans la montagne. Le parcours sera magnifique.

Je le ferai seul, ponctué de rencontres éphémères sympathiques. Chacun.e, chaque couple veut profiter de la beauté des lieux. Je parle anglais, espagnol et français.

Pause rêverie devant le village de Molinaseca

Le moment fort de cette journée se passera à la cruz de hierro, au col de Foncebádon, à mille cinq cent quatre mètres, lorsqu’un espagnol qui me suivait de peu se précipite à grandes enjambées vers la base de la croix et déclame avec brio le poème d’Antonio Machado « Las Encinas« . Je ne comprends pas tout, mais je ressens fortement l’émotion de cet instant. Les quelques personnes présentes semblent tout aussi fascinées que moi. Nous applaudissons.

Déclamation du poème « Las encinas »

L’arrivée sur Ponferrada, par une zone semi industrielle et d’habitation,sera moins intéressante. Je m’installe à l’Albergue paroquial. Le soir, je visite le centre historique qui est petit et assez intéressant.

Je retrouve Pedro, un jeune Brésilien que j’ai croisé à la casa de los dioses, ce lieu où je me suis arrêté quelques instants lors de l’étape précédente. Il est auteur, compositeur, chanteur de musique traditionnelle brésilienne. Portugais et Brésilien, il parle français, espagnol, anglais et portugais. Il navigue dans le monde.

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J24 Hospital de Orbigo – Rabanal del Camino

Départ à 08h00 après une très bonne nuit de récupération. Le soleil n’est pas encore levé. Je vais marcher durant quarante kilomètres, mais je ne le sais pas encore.

Rapidement, je rattrape Régina et Gin avec lesquels je vais prendre un café. Je les laisse finir leur petit déjeuner pour reprendre le chemin. À partir de cet instant, je marcherai seul.

Peu avant d’arriver à Astorga je m’arrête à une étape repos, la casa de los dioses, créée par un homme totalement mystique. Une jeune fille me demande si je connais ce lieu et me le présente. Sur un panneau, une phrase « Tu créas lo que creeis ». Café, thé, fruits, gâteaux secs, jus de fruits sont offerts au pèlerin qui veut s’arrêter ainsi qu’un temps de discussion. Je mange une grappe de raisin ; discute un moment avec un jeune roumain qui marche depuis le centre de la Roumanie et un jeune brésilien. Avant de repartir Juan m’étreint fraternellement.

J’arrive à Astorga un peu avant midi. Ville moyenne qui semble assez agréable à vivre. Il y a du monde aux terrasses des cafés sur la Plaza de Espana. Juste à côté de la cathédrale, qui est grandiose, se trouve le Palacio de Gaudi, museo de los caminos.

Astorga-Palacio Gaudi

Un peu plus loin une sculpture dédiée à la semaine sainte.

Astorga-sculpture dédiée à la semaine sainte.

Je continue mon chemin en passant par plusieurs petits villages. Le paysage change et devient plus sauvage. On voit des chênes pubescents, des chênes verts ainsi que des pins.

Bois de chênes

De village en village, j’arrive à sept kilomètres de Rabanal del Camino afin de terminer mon étape. Je me rends à l’Albergue municipale dans laquelle il n’y a pas d’accueillant, mais on est prié de choisir un lit, s’installer et prendre ses aises avant que quelqu’un arrive.

Il reste environ 240 kilomètres avant Santiago. J’ai véritablement l’impression que c’est juste à côté. Je vais m’en tenir aux étapes que je me suis fixé pour terminer mon cheminement.

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J23. Léon – Hospital de Orbigo

Départ à 07h15. Plusieurs pèlerins sont sur le départ. Nous traversons la ville de Léon dans la nuit. Je me lie d’amitié avec Régina, une Suisse Allemande avec laquelle je parcourerai vingt kilomètres. Institutrice à la retraite depuis deux mois, elle est partie de Suisse sans avoir l’idée de faire tout le chemin. Finalement, ses pas l’ont amené à aller jusqu’au bout. Nous discutons de tout et de rien ; de choses profondes et moins profondes. Un habitant de Valverde de la Vigen a déposé sur la murette de son jardin des pommes, du raisin, des prunes et des fruits secs à destination des pèlerins ; sur une petite table, son tampon pour valider notre passage sur nos credencials et un cahier pour écrire un mot. Nous discutons un peu avec lui, le remercions et repartons. Nous essayons de chanter ensemble le chant des pèlerins qu’elle connait bien. Elle l’a appris sur le chemin du Puy en Velay. Finalement les quatre heures et demi que nous passons ensemble nous amène à réaliser les vingt premiers kilomètres sans que nous nous en apercevions. Elle souhaite faire une pause, je souhaite continuer de marcher. Nous suivons notre chemin chacun de notre côté.

Le reste du parcours ne sera pas ce que j’aime le plus. J’ai fait un mauvais choix en suivant le chemin qui est pratiquement tout le temps parallèle à la route nationale. Cette dernière est très fréquentée et le bruit des véhicules qui circulent est pénible et fatigant. J’arrive à Hospital de Orbigo à quinze heures quinze.

Je m’installe à l’Albergue paroquial.

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J22. El Burgo Ranero – Léon

Départ à 07h30. Ciel clair, le vent est tombé.

Lever de soleil à El Burgo Ranero

À la sortie du village je rencontre Tommy, Irlandais de soixante cinq ans. Nous allons faire un bout de chemin ensemble. Technicien dans le génie civil, il a pas mal bourlingué dans plusieurs pays sans jamais les visiter. À la retraite depuis six mois ; en phase de guérison d’un cancer après six opérations, il s’est installé à Chypre pour le soleil et veut voyager en marchant. Compte tenu de ses contraintes médicales, ses étapes sont toutes organisées. Il le regrette car il lui arrive souvent de boucler ses étapes avant midi. Ce sera le cas aujourd’hui. Nous marchons ensemble pendant dix kilomètres. Il s’arrête sur un espace de repos pèlerin car, entre autres, il ne veut pas arriver trop tôt à Mansilla de las Mulas, son étape. Je continue seul mon chemin et rattrape un groupe de quatre marseillais qui ont fait une halte à Reliego pour une pause café. Tous très contents de trouver un français à qui parler. Il y a Serge, Jacqueline, Gilbert et Marcel. Tous ayant plus ou moins soixante cinq ans.

Je parle un peu avec tous, sauf avec Jacqueline qui avance devant. Je vais plus particulièrement discuté avec Gilbert jusqu’à Mansilla de las Mulas, où nous arriverons vers midi. Enfant d’un quartier difficile de Marseille avec du vent dans la tête, selon lui, il me dit que le service militaire lui a permis de se remettre d’équerre. Il aurait voulu s’engager après son service, mais l’armée n’a pas voulu de lui au vu de son bilan « service militaire ». Et puis il me parle de chasse, de techniques de chasse que son père mettait en œuvre dans les années mille neuf cent soixante dix et qui ne sont plus pratiquées. Comment ils attrapaient des oiseaux à la glue pour s’en servir d’appelants. Comment chaque famille avait sa volière de quatre mètres sur quatre et deux mètres de hauteur pour garder les oiseaux capturés. Il m’en parle sans nostalgie, juste pour dire ce qu’il a connu. Il me parle de chasse au cerf et au lievre ; du travail des chiens. Il ne tire jamais un lièvre qu’il débotterait si ces chiens sont passés à côté sans le lever. Nous parlons d’autres sujets. Je suis assez fasciné car il me parle de principes de vie simples et humanistes. Arrivée à Mansilla de las Mulas, je lâche le groupe pour trouver un bureau de poste qui existe, mais qui est fermé depuis quinze minutes. Je revois Tommy, assis sur la margelle d’une fontaine, qui me dit que son hôtel ne peut pas encore l’accueillir. Il patiente.

Chemin d’humanité simple pour se construire, se découvrir, se reconstruire, à travers soi et à travers l’autre, les autres. Ce chemin nous vide de nos préjugés. Les pèlerins que je rencontre se livrent sur leur vie avec une confiance quasi absolue. On se parle sans « retenue » parce que nous sommes pèlerins.

Cela peut paraître contradictoire, Éric, gros entrepreneur est dans une réelle démarche et quête mystique. C’est perturbant car je ne me sens pas du tout dans ce type de démarche. Je ne ressens rien de ce type en étant sur le chemin. Certain.e.s accèdent à une dimension mystique. Ça n’est pas mon cas. Je suis plus touché par l’humanité des gens que je croise.

Quand la résistance s’exprime

Elisa, jeune femme italienne que je croise régulièrement me rattrape à Puente Villarente. Nous terminerons l’étape ensemble. Étudiante en médecine en fin d’études elle sait déjà qu’elle ne sera pas médecin toute sa vie. Sa passion n’est pas là. Elle aurait voulu être danseuse, mais ça ne l’a pas fait. Il faut privilégier des études sures lui a t-on dit. Nous arrivons à l’Albergue de peregrinos Las Carbajalas en Léon, couvent de sœurs bénédictines où nous nous installons.

Je discute avec un couple de Belges Flamands, qui reste sur le chemin encore pendant deux jours avant de retourner en Belgique pour travailler. Lui est médecin, elle est pharmacienne. Elle me montre une grosseur qu’elle a sur le côté d’un pied et espère pouvoir marcher les deux jours qui leur restent. Elle a un cancer et est toute en dignité. Je les retrouverai plus tard à la bénédiction des pèlerins, donnée par les soeurs bénédictines. Bénédiction pas évidente à suivre du fait de la maîtrise des langues mais empreinte d’une bonté sincère. Tout en humanité quoi !!!

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J21. Terradillos de los Templarios – El Burgo Ranero

Départ à 07h45. Belle lune légèrement roussie par le soleil levant.

Je passe à Moratinos. À l’entrée du village, on peut voir des tumuli. Ce sont des caves pour la conservation des aliments et du Vin. Dans les arbres et les haies du village on entend étourneaux et moineaux qui piaffent à tue-tête.

Passage de la province de Palencia à celle de Léon.

Je continue mon cheminement et par une circonvolution cérébrale étrange, le poème de Rimbaud  » Ma bohème » me vient à l’esprit

Un peu avant Sahagún, on passe dans la province de Léon. Je continue ma pérégrination seul, en croisant de-ci, de-lá un.e ou deux pèlerin.e.s avec lesquel.le.s j’échange quelques mots. Chacun.e est tendu.e vers l’objectif d’arriver à Saint Jacques.

Chaque village où ville est plus marqué par l’esprit camino, au niveau des aménagements, des commodités offertes. Plus de gens croisés me souhaitent « Buón Camino »

Pèlerin à Sahagún

L’après midi sera marquée par de la marche avec un vent assez fort. J’arrive à Burgo Ranero vers 15h30 assez heureux de pouvoir m’arrêter. Je rejoins l’auberge municipale qui est une maison traditionnelle construite en briques de terre avec un crépis terre, paille.

Albergue comúnal El Burgo Ranero

Beaucoup de ces bâtiments traditionnels sont laissés à l’abandon et/ou à vendre dans pratiquement tous les villages que j’ai pu traverser. Certains sont de petites maisons, d’autres de grands logis.

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J20. Villarmentero – Terradillos de los templarios

Départ à 07h45. Le temps sera beau.

Bien aménagé, mais esprit Zen quasi obligatoire.

Sur ces routes et ces chemins, la marche est un long monologue solitaire jusqu’à ce que la conversation avec soi même soit épuisée. Aprés, cela devient autre chose.

Le chemin sera long et doux
Pause thé et sieste en milieu de journée
En arrivant vers Terradillos.

Au terme de cette longue étape en solitaire je retrouve Éric à Terradillos de los Templarios, albergue Jacques de Molay. Nous prenons le repas du soir ensemble. Notre discussion va plus en profondeur sur nos vies et quant à ce qui nous pousse à aller vers Saint Jacques.

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J19. Hontanas – Villarmentero

Départ à 07h45. Troisième départ dans la nuit. Brouillard.

Au sortir de hontanas, le paysage est différent. À flanc de coteau, des pins sur la droite, des champs sur la gauche.

Une jeune femme, Eliete, brésilienne de Sao Paulo, est arrêtée sur le côté du chemin. Elle me montre la magnifique photo d’une brindille d’herbe, avec toile d’araignée et gouttes de rosée qu’elle a prise. Nous faisons quelques mètres ensemble avant de continuer le chemin chacun de notre côté..

Meseta entre Hontanas et Fromista.

Le parcours est très beau jusqu’à Fromista. Des champs, des coteaux, des villages de plus ou moins d’importance traversés, une côte à douze pour cent et une descente à dix-huit pour cent. Le chemin monte a près de huit cent mètres. Passé le rio Pisuerga nous quittons la province de Burgos pour entrer dans celle de Palencia. Cinq kilomètres avant Fromista, le chemin suit le canal de Castille. À partir de Fromista, le chemin suit la route nationale jusqu’à Léon paraît il. A moins de prendre le chemin alternatif qui rallonge de plusieurs kilomètres.

Castrojeriz
Le canal de Castille

Accueil par Naïma, française, à l’albergue Amanecer, Villarmentero. Naïma est sur le chemin du retour. Elle fait un arrêt de plusieurs jours dans cette Albergue pour assurer l’accueil des pèlerins en tant que bénévole. J’y retrouve Éric et Thierry. Naïma nous fait découvrir et nous chante la Chanson du pèlerin. Nous prenons un repas composé de trois plats principaux pois chiche, haricots, pommes de terre le tout à l’asturienne.

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J18. Burgos – Hontanas

Départ à 07h10. Sortie de Burgos à 08h10. Temps gris, mais pas pluvieux. La première partie du chemin passe à côté de la route ou sous des ponts de route ou d’autoroutes. Ce n’est qu’à partir de Rabé de las Calzadas que le chemin passe au travers des champs de la meseta. Des champs immenses, à perte de vue, sur un espace légèrement vallonné. Je fais le chemin seul. Il n’y a plus un seul des pelerins avec lesquels j’ai fait le chemin antérieurement. Une longue promenade de six heures trente pour réaliser les trente trois kilomètres qui m’emmenent au gîte.

La meseta
Hontanas
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J17. San Juan de Ortega – Burgos

06h30, je me réveille d’un sommeil assez agité sous ma tente. Il fait tout de même froid, entre 5 et 7 degrés. Je plie toutes les affaires de mon bivouac pour partir au plus tôt. Plusieurs pèlerins sont déjà sur le chemin, un Norvégien, des Espagnols, un Americain. Je quitte San Juan à 07h30. Le ciel est étoilé, il fait frais. Le ciel se couvrira un peu plus tard et restera couvert toute la journée.

Arrivé à Atapuerca, je vois dans un champ un ensemble de menhirs. En m’approchant, je me rends compte qu’il s’agit d’un ensemble de pierres mémorielles pour célébrer des travaux archéologiques réalisés sur la commune depuis plus de vingt ans.

Je rejoins un groupe composé d’américains, d’Espagnols, d’une italienne et d’un jordanien. Je fais la connaissance de Roberto. Il est américain du Colorado. Nous cheminerons ensemble pendant deux heures. Professeur de littérature américaine, directeur de collège, coach personnel, il a de multiples expériences professionnelles. Nous parlerons un peu de Margaret Atwood et de la littérature américaine. Notre rencontre se termine par avoir dégusté une tortilla et bu un café con leche.

Je poursuis mon chemin seul pendant deux heures avant d’être rejoint par Carlos, un espagnol de Madrid que j’ai rencontré à San Juan de Ortega. Nous cheminerons ensemble jusqu’à Burgos. Mécanicien à la retraite, il réalise le chemin par tronçon. Il ne parle pas français, je pataouine espagnol. Nous bavardons beaucoup, surtout du chemin à prendre et de l’environnement immédiat. Nous arrivons dans les premiers barrios de Burgos situés à environ six ou sept kilomètres du centre ville. Viviendas de construction récente à droite du rio Arlanzon qui sont posées sur de vastes espaces verts et entourées de pistes cyclables et piétonnes.

Bario de Burgos

Plus nous avançons vers la ville, plus les barios et les viviendas sont connotées par leur époque de construction.

Carlos me présente les spécialités de Burgos, la sopa castellana, la morcilla de Burgos et el asado de cordero. Arrivé à la Plaza de espana, nos chemins se séparent pour aller vers nos lieux d’hébergement respectifs. Je m’installe à l’Albergue comunal de peregrinos qui se situe derrière la cathédrale. Je fais le tour de la cathédrale qui est aussi impressionnante par sa dimension que par sa richesse architecturale et par ses sculptures.

Cathédrale de Burgos
cathédrale de Burgos – Les douze apôtres

Le soir, rencontre à l’albergue de Frédéric, basque, ambulancier à ses heures, vendeur de taloas dans son mini food-truck. Nous discutons de nos expériences respectives sur le chemin.

Le centre historique de Burgos donne le sentiment de ne jamais s’arrêter de vivre. À quatre heure du matin, j’entends un brouhaha qui vient de la rue et qui s’arrêtera que vers six heures.

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J16. Granon – San Juan de Ortega

Départ à 07h30. Je pars avec l’idée de faire une grande étape car il y a à San Juan de Ortega un monastère qui a un nombre de places important pour héberger les pèlerins.

La première partie du chemin ne présente aucune difficulté. Le chemin est un boulevard jusqu’à Villafranca Montes de Oca avec de belles surprises au bord des champs

Je suis rejoint par Pantom, un Suédois à l’auberge Sonrisas. Nous discutons de nos parcours respectifs pour aller à Saint Jacques. Lui s’arrête à Villambistia, je continue seul.

À partir de Villafranca Montes de Oca le chemin devient plus intéressant. Il monte jusqu’à 1166 mètres et s’eloigne de la route nationale. La végétation apporte de l’ombre et de la fraîcheur.

À quelques mètres du sommet Valbuena

En commençant à descendre vers San Juan. Il y a un monument aux fusillés républicains.

Monument aux fusillés républicains du Monte Pedraja

A cet endroit, Monte Pedraja, trois cents républicains ont été fusillés par l’armée de Franco parce qu’ils protestaient contre le coup d’état mené par Franco.

Plus loin l’art s’invite chez les pèlerins.

Statue et totems pèlerins avant San Juan de Ortega

J’arrive à San Juan aux alentours de dix sept heures … pour découvrir que le gîte du monastère est fermé !!! Pourquoi ??? Personne ne sait. Hébergement, un gîte privé à 12 euros qui est complet ; un hôtel à 40 euros qui se remplit avec les désespérés. Je demande au propriétaire du gîte s’il y a un endroit où je peux planter ma tente. Il me répond oui et m’indique le lieu où je m’installerai : devant un lampadaire et quasiment au pied de l’église. Je n’ai plus besoin de ma lampe frontale et la cloche de l’église me rappelle toutes les heures et demi-heures qu’il est temps de dormir.

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J15. Najera – Granon

Départ à 07h45. Le chemin emprunte une petite route à travers les vignes.

Je croise Thierry que j’ai rencontré à l’auberge de Najera. Nous faisons un bout de chemin ensemble et discutons de spiritualité. Nos différences de pas nous emmènent à poursuivre notre chemin chacun de notre côté

Rencontre d’un couple d’américains, Mack et Leyne, qui font le chemin tout en douceur jusqu’à Santiago. Ils sont tranquillement attablés pour manger à la terrasse du café La Concha. Anciens militaires ayant passé cinq années à Heidelberg, ils aiment l’Europe, y viennent fréquemment et font pour la deuxième fois le chemin de Saint-Jacques en partant de Roncevaux.

Un pèlerin vient vers moi. Nous nous croisons et nous arrêtons pour discuter. Il s’appelle Jean et vient de Saint Jacques. Parti depuis bientôt quatre mois de Biarritz, il a voulu faire la boucle camino d’el norte ; camino primitivo ; camino frances. Voilà, tout est dit.

Arrivé à 14h30, je m’installe à l’auberge de pèlerins La casa de la Sonrisas. J’en profite pour faire sécher ma tente, aller au café, visiter l’église et faire le tour du village.

Vierge dans l’église de Granon
Mélange briques, briques de terre et torchis
L’art de faire sécher les piments

La panaderia Jesus est sur la calle mayor. C’est une maison parmi les autres. Il n’y a pas de devanture. Au moment de l’ouverture, la panadera sort un banc qu’elle installé à côté de la porte d’entrée. La porte est protégée par un chasse mouche. Cette panaderia m’a intrigué car je n’en avais jamais vu comme celle ci. On entre dans un vestibule assez sombre. En face un mur avec une porte qui mène au fournil ; sur la droite, en retrait la vitrine dans laquelle sont exposés des biscuits secs et derrière, le pain. La panadera est gentille. Elle m’explique comment elle travaille avec son mari. Je lui achète quelques biscuits. Dehors, une vieille dame est assise sur le banc. Elle y reste à prendre le soleil jusqu’à ce qu’une jeune femme vienne la rechercher. À la fermeture de la panaderia, la panadera rentre le banc. Coutumes et traditions …

Je vois Éric arriver à l’auberge La casa de las Sonrisas vers 17h00. Il vient de faire une grosse étape.

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J14. Logrono – Najera

Départ à 08h00. Logrono, belle, grande ville offre toutes les facilités au pèlerin qui après des heures de chemin est en mal des commodités de la ville. Je m’offre un petit déjeuner dans un café avant de reprendre mon cheminement. Que ça fait du bien d’être assis à une table en regardant les passants pressés.

Dés le début du chemin , je rattrape Pierre. Ce sera une longue déambulation à deux jusqu’à Najera. Longue déambulation, car il faut souvent que nous nous poussions pour continuer à marcher tant nous nous arrêtons dans le cours de notre dialogue sur tous les sujets que deux pèlerins français peuvent aborder en marchant. Le monde ne sera plus ce qu’il était, nous l’avons refait en dix heures de temps. Sur ce chapitre, dieu est largué.

Pierre, médecin pneumologue à la retraite, est parti du Somport, non pas pour aller jusqu’à Saint Jacques, mais pour retrouver sa correspondante espagnole à Madrid. Il apprend l’espagnol avec l’application Tandem. Lui et sa correspondante ont décidé de concrétiser leur travail de plus d’une année par une rencontre effective.

Nous ne faisons plus vraiment attention au paysage. Ça n’est qu’en arrivant à Najera que je vois le poème ci-dessous tagué.

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J13. Irache – Logrono

Départ à 05h50. J’ai eu envie de faire l’expérience d’une marche de nuit

Azqueta

Premier village traversé. Inutile de dire qu’il n’y a personne dans les rues. D’une manière générale, les villages traversés en journée sont peu animés. Est-ce lié aux vacances qu’il peut y avoir autour de la fête nationale du 12 octobre ?

On voit sur le chemin divers objets ou constructions. Sur cette croix il y a plusieurs photos de diverses personnes décédées. Parfois, un objet personnel est rajouté. Il s’agit très certainement de demander au pèlerin de passage de prier pour l’âme de ces personnes.

Cet autel de plein air fait face à la photo ci-dessous. Est-il mis à disposition deS prêtres pèlerins ? Ou bien y a t’il une manifestation religieuse régulière à cet endroit ?

Les paysages sont magnifiques. Il est difficile d’en rendre compte avec des photos tant le soleil du jour atténue les contrastes et efface les reliefs. Le chemin parfois rectiligne, serpente dans la majorité des cas entre des côteaux. La difficulté technique n’est pas importante. J’arrive à 06h15 au camping de la playa.

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J12. Puente la Reina – Irache

Départ à 07h50. Le jour commence à pointer son nez.

Salida de Puente la Reina – el camino en octubre

Dés cet instant, une quinzaine de pèlerins est sur le chemin. Groupes très divers, Allemands, Anglais, Autrichiens, Espagnols, un Australien … Tout le monde se lance à grandes enjambées pour réaliser une étape qui se terminera, pour la majorité, à Estella. Je suis rapidement lâché par la majorité de ces ténors de la marche. Je musarde. De toute façon l’étape n’est pas longue.

Le paysage est beau, toujours un peu le même, vallonné avec des champs prêt à être ensemencés, des oliveraies et des vignes. Au loin le village de Cirauqui.

Cirauqui

Je m’arrête pour discuter avec un viticulteur qui dirige la vendange mécanisée de sa vigne. Il me vante la qualité du vin de Navarre … Buon camino.

Je ne m’attarde pas à Estella qui est une ville dont le centre historique est assez beau, pour ce que j’en ai vu en la traversant par la calle Mayor. C’est une ville de belle importance. Me paro en una tienda para comprar algunas frutas y verduras. La vendadora está muy contenta de hablar con migo.

Après Estella, à la sortie de la commune d’Ayegui, il y a une fontaine à vin pour les pèlerins. Le vin est gratuit. J’y rencontre Aurore qui me demande si je veux bien faire deux photos et une vidéo. Après quelques essais, le tout est dans la boîte. Aurore est Lituanienne, mariée avec un français, elle vit à Nice. Elle suit el camino jusqu’à Saint Jacques. Aujourd’hui, elle continue jusqu’à L’os Arcos. Nos chemins se séparent à Irache.

Arrivé à 15h30 après 28km500 au camping d’Irache.

J’y retrouve Laedi et Anney croisées au camping de Puente la Reina. Elles sont hollandaises et font le chemin à vélo. Parties d’Amsterdam depuis 3 semaines, elles ont traversé la France par l’Est, pour suivre ensuite le chemin d’Arles et passer en Espagne par le col du Somport.

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J11. Monreal – Puente la Reina

Départ 07h30. Temps nuageux. Il fait doux. Étape sans difficultés ni surprises particulières. Un premier tronçon de 15 km réalisé au flanc de la sierra de Alaiz, jusqu’au village de Tiebas. Je surplombe la plaine, le canal de Navarra, le rio Elorz pendant un temps, et l’autoroute.

Chemin de flanc de montagne que je connais bien maintenant avec ses grimpettes, ses descentes et ses faux plats, plus ou moins caillouteux. La transition est réalisée après le village de Tiebas. Je vais principalement marcher sur du chemin plat, qu’il soit de terre, de cailloux ou de bitume. Les grands champs laissent la place à de plus petits espaces et des cultures plus variées : maïs, féverole, je vois un premier champ d’olivier et les premières vignes cultivées sur des flancs de petits coteaux.

Olivier en Navarre

Arrivée vers 16h30 à Puente la Reina. Belle ville, assez importante. Immédiatement, on sent qu’une grande partie de l’activité économique tourne autour du chemin et des pèlerins : nombreuses auberges dans lesquelles il vaut mieux avoir réservé ; nombreuses boutiques à l’enseigne du bon pèlerin. C’est un contraste avec les villes et villages du camino Aragones. Activité économique qui cotoit celle du quotidien.

Pimentios limpios y envasados
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J10. Sangüesa – Monreal

Départ 08h10. Le camino passe derrière et contourne une énorme usine. L’usine Smurfit Kappa Sangüesa.

On entend dans toute la vallée son grondement. Ça fume, ça gronde. L’usine est enveloppée de nuages de poussière et de fumée. Elle fabrique du papier et de sacs en papier. Pour avoir une idée de son importance et d’une de ses actions suivez ce lien

Je prends le chemin et me trompe au premier embranchement, tout comme les deux jeunes femmes qui me suivent. Notre erreur sera l’occasion de faire connaissance. Anna et Anne sont suédoises. L’une est contrôleuse fiscale, l’autre contrôleuse dans le domaine alimentaire. Elles sont parties du col du Somport pour trois semaines sur le camino et iront jusqu’où elles iront. Pour l’instant, nous nous inquiétons de ne plus voir les grosses flèches jaunes qui nous guident sur le chemin. Deux randonneurs à vélo nous rassurent. Nous ne sommes pas sur le bon chemin, mais nous pourrons le retrouver plus loin. L’application Camino de Santiago va bien nous aider pour nous remettre sur le chemin. Cela fait, je repars en solitaire vers Monreal. De vastes champs, les agriculteurs sont en plein activité pour sarcler et semer les céréales d’hiver.

Sarclage des champs dans la vallée de la sierra de izco

Sur les sommets de la sierra de Izco et de la sierra de Alaitz des centaines d’éoliennes font entendre un léger vrombissement. La région est très ventée. Le vent ne cessera pas de souffler durant cette étape.

Je continue mon chemin jusqu’à Monreal en traversant ces vastes espaces cultivés avec les montagnes en toile de fonds. On sent que nous ne sommes pas sur de la biodiversité. J’y croise Pietro et Alberto, deux Italiens que j’ai déjà croisé sur une autre partie du chemin. Pietro est en mauvaise posture, il a très mal au dos. Alberto porte son sac. Je propose à Pietro de lui masser le bas du dos avec du Flector pour le soulager. Il accepte. Arrivés à Itzo, ils appelerons un taxi qui les emmera à Monreal. Le cheminement s’arrêtera là pour eux.

Arrivée à Montréal vers 16h30 en compagnie d’un groupe de 3 adorables retraitees françaises qui cheminent jusqu’à Logrono. Il n’y a pas de camping. Elles vont à l’albergue de peregrinos. Je les suis. Il y a une place de disponible. Une nouvelle expérience.

À l’auberge, rencontre de Holly, une anglaise originaire de Bristol, installée à Grenade depuis 10 ans. Elle est artiste circassienne de la troupe Cirkofonic . Nous discutons un moment ensemble. C’est étonnant, elle parle anglais avec un léger accent espagnol.

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J9. Ruestas – Sangüesa

Départ à 08h10. La première partie du chemin est principalement constituée d’une longue montée de près de 7km. Cette montée débouche sur un vaste plateau agricole, au milieu duquel il y a un promontoire sur lequel se trouve le village de Undués de Lerda.

Undués de Lerda

Peu avant Undués, je suis rejoint par un groupe d’Espagnols. Nous nous connaissons depuis Arrés. Nous discutons un peu. c’est en discutant que nous arrivons à Undués. Séance photos. Deux italiens nous rattrapent. Séance photos. Eric arrivé. Séance photos. Ce sera mon évènement marquant de la journée. Comme des gamins, nous prenons plaisir à former les groupes, les modifier et les scinder pour une nouvelle photo.

Les autres font une pause à Undués, je continue mon chemin. Toujours le même paysage agricole avec une caractéristique, je vois pour la première fois des seguias qui longent et bordent les champs comme celles que je voyais dans la région de Valences lorsque j’étais enfant. Ces canaux servent à répartir l’eau entre les agriculteurs et à arroser les champs.

Seguia

J’arrive à Sangüesa aux alentours de 14H00. Installation au camping où je prends une douche et lave mon linge avant de me rendre en ville par le paseo qui longe le rio Aragón. J’achète une bouteille de gaz dans la ferreteria que m’a indiqué le réceptionniste du camping. Je fais un tour en ville. Le double nom des rues en Castillan et en Basque m’indique que je suis passé en Navarre. Elle ne compte pas moins de trois églises et une chapelle. J’entre dans celle de Santiago. Comme souvent, beaucoup d’or et de dorures. Dévotion à la vierge et à la passion du Christ.

Iglesia de Santiago à Sangüesa

Retour au camping après avoir croisé mes compagnons pèlerins installés dans une panedería cafetería.